Editions du Rocher, Octobre 2010
SBN 9782268070131
La tragédie des juifs de Salonique
En 1941, les blindés allemands investissent Salonique, jadis surnommée « la Jérusalem des Balkans ». Deux ans plus tard, 45 000 Juifs, soit 95% d’entre eux, sont acheminés vers les camps de la mort.
Le Grand Rabbin de Salonique avait la charge de veiller au respect des ordres de l’occupant au sein de sa communauté. A-t-il livré les siens aux nazis pour «sauver sa peau» et celle de ses proches, comme on l’a prétendu de manière injurieuse, ou au contraire s’est-il sacrifié en espérant les protéger?
Qui fut Zvi Koretz ? Un traître ou un héros ?
Une réhabilitation de ce personnage complexe et fascinant, dont le courage, dissimulé derrière une apparence de froideur, le conduira au camp de Bergen-Belsen, puis dans le Train perdu, enfin à la mort. Le procès post mortem qui lui fut intenté, une insulte à la fraternité humaine, illustre l’aveuglement des hommes dès lors que l’amour ne les unit plus.
Michèle Kahn
Collection Un nouveau regard – Editions du Rocher/Vladimir Fédorovski
A paraître le 21 octobre.
Présentation de l’éditeur
Au début des années 1900, Salonique était une ville si juive qu’on l’appelait la « Jérusalem des Balkans ». Le jour du shabbat, tout s’arrêtait. En 1941, les blindés allemands investirent Salonique. Au printemps 1943, plus de 45 000 personnes, sur une population de 50 000 Juifs, furent acheminées vers les camps. Le grand rabbin de Salonique aurait livré sa communauté aux Allemands. Oui, le grand rabbin ! Certains n’hésitèrent pas à le qualifier de « vendu » : « il n’a pas hésité à trahir son peuple pour sauver sa peau et celle de sa famille… » En septembre 1945, la communauté juive de Salonique intenta un procès post-mortem à ce rabbin, premier accusé d’une liste de cinquante-cinq personnes. Il lui fut alors reproché d’avoir « exécuté fidèlement » les ordres des Allemands, « tout en sachant qu’il aidait à la destruction systématique et à l’extermination des Juifs de Salonique ». De quelle trempe était cet homme ? Quelle a été sa responsabilité réelle dans le destin des sombres convois qui ont serpenté vers la mort ? A-t-il vraiment trahi ? Michèle Kahn a plongé dans le roman familial du rabbin et reconstitué petit à petit son itinéraire pour tenter d’établir la vérité de cette tragédie grecque.? ?Grâce à son écriture romanesque qui a déjà envoûté des milliers de lecteurs, Michèle Kahn nous entraîne dans les méandres de personnages douloureux et pathétiques, aux destins qui se croisent, s’affrontent, s’ignorent ou se déchirent. Dans la plus pure tradition des grands romans qui nous poursuivent longtemps, la fondatrice du Prix Joseph Kessel assume le bel héritage et nous attache à ces héros imaginaires plus vrais que la réalité.
Michèle Kahn, née à Nice, a passé sa jeunesse à Strasbourg et vit à Paris. Après avoir écrit une centaine d’ouvrages destinés à la jeunesse, elle s’adresse désormais au public adulte. Ses romans historiques sont souvent inspirés par les péripéties du peuple juif et entraînent le lecteur autour du monde. Diplômée de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, elle a été vice-présidente de la Société des Gens de lettres, puis de la Société Civile des Auteurs Multimédia. Fondatrice à la SCAM du prix Joseph Kessel et du Prix François-Billetdoux, elle est membre de plusieurs jurys littéraires. Elle collabore à l’Arche. Une bibliothèque Michèle Kahn a été fondée en 1997 pour la jeunesse par l’Alliance israélite universelle à Paris. Elle est officier des Arts et des Lettres et chevalier du Mérite. Derniers ouvrages parus : Le Roman de Séville (prix Alberto Benveniste 2006) et, en mai dernier, Le petit roman du Mariage, également aux éditions du Rocher.
Fuente: bibliosurf.com et michelekahn.blogspot
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Michelle Kahn parle d’insulte, elle sait de quoi elle parle !
Et retrouver sur ce site la promotion de ce livre qui réécrit l’Histoire au mépris des saloniciens, voilà qui me laisse sans voix …
A t elle interrogé un seul survivant à part le fils du rabbin ?
De quel droit s’invente t elle justicière au mépris des témoignages ?
Il s’agit là d’un jeu dangereux avec la vérité, avec la mémoire.
Réponse à Laurent :
Et que faites-vous de la lecture attentive, crayon en main, de tous les témoignages existants (voir ma bibliographie en fin d’ouvrage)? Ce qui me choquait, justement, c’était de n’entendre nulle part la voix des accusés.
Lorsque le Sanhedrin se réunissait pour juger d’une faute susceptible d’entraîner l’application de la peine de mort, et qu’il y avait unanimité des juges dans ce sens, l’accusé était acquitté. Pourquoi? Parce que l’unanimité est l’indice d’un dysfonctionnement social, dans la mesure où elle induit une vision manichéenne du monde : le mal d’un côté (l’accusé), le bien de l’autre (les juges). Quand une justice se fonde sur une telle dissociation, c’est, dit le Talmud, que le tribunal en question s’est pris pour un tribunal divin.
Vous convenez donc n’accorder aucun crédit aux témoignages des survivants … ça s’appelle comment ?
Je voudrais citer Jorge Semprun qui répondant à Shlomo Malka sur le débat témoignage littérature disait : «Dans ce débat il y a deux choses très différentes. Le débat de fond dont vous venez de parler et vous faites allusion à ça : est-ce que la fiction peut prendre le relais d’une littérature de témoignages maintenant que les témoins disparaissent…Leurs œuvres ne vont pas disparaître, on lira toujours Primo Levy même s’il est mort depuis longtemps. Par exemple je pourrais donner d’autres noms. Cela dit la mémoire directe que j’appelle charnelle d’une certaine façon, va disparaître il faut que la littérature prenne le relais. Les lois morales pour cette prise en charge doivent être très strictes.
Le débat fiction-témoignage est pour moi clos parce qu’il est ouvert justement Il faut que la fiction s’empare de cette mémoire défaillante car les témoins disparaissent. Sous quelle forme ? Quel code moral ? A chaque fois ça va être différent. Moi par exemple quand j’ai écrit mes livres sur la déportation il y a des moments de fiction, des personnages fictifs. J’avais une règle morale : ne jamais écrire un seul mot qui puisse être utilisé par les négationnistes dont la méthode est très simple : ils prennent un témoignage qui est exagéré, qui est un peu homérique, qui n’est pas entièrement vrai et à travers la destruction de ce petit détail ils détruisent l’œuvre dans son ensemble. Il ne faut pas donner de détail faux jamais et jamais personne n’a pu trouver dans mes livres un faux détail ; même s il y a de la fiction.»
Pour conclure, manipuler le Talmud pour s’affranchir de toute éthique me parait également quelque peu douteux.
«Vous convenez donc n’accorder aucun crédit aux témoignages des survivants …», écrivez-vous. Non, je ne conviens pas. Crayon en main, respect en tête, j’ai étudié les témoignages de Yaacov Handeli, de Michael Molho, de Léon H. Perahia, de Jacques Stroumsa, de Werner Weinberg, et d’autres encore cités dans la bibliographie qui clôture mon ouvrage. J’ai écouté des deux côtés.
Citer en exemple l’écriture de vos propres ouvrages reflète un manque singulier de modestie.