Résumé:
Le royaume de Grenade était l’une des dernières composantes des taïfas en Al-Andalus lors du XIe siècle. Doté d’une puissance militaire –les berbères Sinhadjiens– et politique –les Zirides- il contrecarra toutes les escarmouches venus du nord chrétien et même des principautés musulmanes limitrophes. La communauté juive grenadine était socialement bien organisée et jouait un rôle incontournable dans l’économie du pays. Un dénommé Semuel Ibn Naghrîlla, était scribe auprès du taïfa d’Alméria avant de devenir prince favori sous les Zirides. Avec lui c’est toute sa communauté qui fut propulsée vers l’avant de la scène publique. On lui attribue un prétendu pamphlet critiquant le dogme de l’Islam, pamphlet inexistant dans les archives mais son fils, Joseph (Youssef) assuma les lourdes conséquences lors du fameux pogrom juif de 1066. Le père connaissait parfaitement la culture islamique et excellait dans la langue arabe et était respecté de tous. L’arrogance de Joseph, une fois ministre austère des Zirides après le décès de Semuel, créa des scènes de révoltes depuis la ville d’Elvire où un dénommé Abû Ishâq Al-Ilbîrî, faqîh (jurisconsulte) et poète n’hésita point à le faire passer de vie à trépas. Mais c’est dans ce royaume de Grenade que les Juifs vont structurer paradoxalement toute leur personnalité cultuelle et culturelle, à l’instar de la métropole de Cordoue des Omeyyades.